Catherine Llorens-Cortes est docteur en Neurobiologie (Université Pierre et Marie Curie, Paris). Elle a intégré en 1987 le corps des Chargés de recherche de l’INSERM puis a été nommée Directrice de Recherche en 1992. Elle a été à partir de 2003 au Collège de France, directrice de l’unité INSERM U691 intitulée « Neuropeptides Centraux et Régulations Hydrique et Cardiovasculaire, intégrée en 2011 dans le CIRB. Catherine Llorens-Cortes effectue ses premiers travaux de recherche sur les systèmes opioïdes endogènes. Elle montre l’existence de récepteurs opiacés sur les neurones dopaminergiques (Nature 1977), permettant de mieux comprendre la régulation dopaminergique par la morphine et son rôle dans le système de récompense et les processus addictifs. Elle propose un modèle d’instauration de la tolérance et de la dépendance à la morphine (Nature 1978). Elle contribue à l’identification des deux peptidases impliquées dans l’inactivation des enképhalines, caractérise l’une d’entre elles, l’endopeptidase neutre 24-11 et participe au développement de l’un de ses inhibiteurs, le Thiorphan (Nature 1980), désormais utilisé comme anti-diarrhéique. A partir de 1992, elle centre ses recherches à l’interface des neurosciences et du cardiovasculaire en étudiant l’organisation et le rôle fonctionnel du système rénine-angiotensine (SRA) cérébral. Catherine Llorens-Cortes et son équipe ont identifié dans le cerveau l’enzyme impliquée dans la formation de l’angiotensine III (AngIII), l’aminopeptidase A (APA) (PNAS 1996), puis montré que l’AngIII exerce un effet stimulateur tonique sur le contrôle de la pression artérielle chez le rat hypertendu (PNAS 1999). Son laboratoire a ensuite caractérisé in vitro et in vivo des inhibiteurs de l’APA, exemplifiés par le RB150, qui administré par voie orale chez l’animal hypertendu traverse les barrières intestinale, hépatique et hémato-encéphalique, pénètre dans le cerveau, bloque l’activité du SRA cérébral et normalise la pression artérielle pendant plusieurs heures (PNAS 2004, Hypertension 2008, 2012). Ces données ont démontré l’importance de l’APA cérébrale comme cible thérapeutique potentielle pour le traitement de l’hypertension artérielle et contribué à porter cette approche innovante du traitement de l’hypertension par les inhibiteurs de l’APA jusqu’au stade clinique. Pour ces travaux, elle a reçu plusieurs prix (dont le prix Pierre Desnuelle de l’Académie des Sciences, le prix de la Fondation de la Société Générale Asset Management pour l’Innovation Thérapeutique et le prix Danièle Hermann de l’Institut de France).
Pour une liste de ses publications voir le site : http://scholar.google.fr/citations?user=2IDz9xgAAAAJ